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Page:Marmette - François de Bienville, scènes de la vie canadienne au 17è siècle, 1870.djvu/209

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CHAPITRE TREIZIÈME.



le dieu du mal.


Quand vous remontez la rivière Montmorency, vous apercevez, à quinze arpents en amont des chutes, une succession de marches que la nature a taillées dans la pierre calcaire qui borde le parcours de la rivière à une grande distance. Ces marches naturelles que l’on croirait être l’œuvre d’un génie d’humeur fantastique, règnent sur la rive droite dans l’espace de quatre ou cinq arpents. Il doit remonter à une époque bien reculée ce singulier travail de la nature ; car les couches horizontales de calcaire dont il est composé, renferment beaucoup de petits fossiles de la famille des ammonites, des corallites, des trilobites et autres.[1]

La hauteur des rives, près des marches naturelles, est à peu près de trente pieds au-dessus des eaux de la rivière qui se resserre en cet endroit où elle n’a guère plus de cinquante pieds en largeur, et, devenant torrent, passe en mugissant entre ses deux digues de pierre qu’elle essaie, mais en vain, d’ébranler dans sa course furibonde.

Si l’on s’était aventuré dans cet endroit sauvage et désert, le soir qui suivit celui où nous avons vu

  1. Voyez « Hawkin’s picture of Quebec, » p. 449. Au dire des savants ce cite géologique est un des plus intéressants du monde entier.