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Page:Marmette - François de Bienville, scènes de la vie canadienne au 17è siècle, 1870.djvu/215

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FRANÇOIS DE BIENVILLE.

en doit rendre après le combat le lion qui lèche ses blessures. Puis ainsi que les lueurs mourantes d’un feu qui va s’éteindre, peu à peu se fondirent les éclairs dans les ténèbres, non sans avoir auparavant zébré l’horizon de quelques bandes lumineuses mais furtives.

La cuisson de son poison terminée, Dent-de-Loup remit dans sa ceinture les balles pénétrées du venin dont la blessure devait causer la mort, et revint au camp de Whalley.

Il ne faut pas s’étonner de ce que l’Iroquois connût si bien les environs de Beauport ; il avait déjà séjourné sur les bords de la rivière Montmorency quelques années auparavant, lors d’une expédition que les guerriers de sa tribu avaient poussée jusqu’à Québec qu’ils n’avaient pas osé attaquer en voyant les habitants se tenir sur leurs gardes.


Harthing n’avait cependant pas encore trouvé le châtiment que lui méritaient ses forfaits. Car Dent-de-Loup avait retenu le lieutenant par les cheveux au moment où celui-ci allait être submergé, et l’avait amené à terre où Harthing avait bientôt repris ses sens.

De retour au camp, l’officier répondit à Whalley qui l’interrogea, que la surveillance des assiégés serait d’autant plus difficile à tromper par la suite, qu’on s’était aperçu de sa présence dans la ville. Et il ajouta que ce n’était qu’au très-grand péril de ses jours qu’il avait pu s’échapper. Mais il se garda bien de faire aucune allusion à sa tentative d’enlèvement.

Le major hocha la tête d’un air mécontent lorsqu’il