il s’était muni au départ, tandis que Beaulac armait ses pistolets.
— Arrêtez ! nous sommes des amis ! leur cria-t-on en bon français.
— On la connaît, celle-là, repartit Lavigueur, en s’adossant à un gros arbre, pour n’être point pris par derrière.
— Mais bonjour ! ce sont des nôtres, dit une autre voix.
— Au fait, ça en a bien tout l’air, grommela le canadien, qui néanmoins resta sur la défensive. Qui êtes-vous donc ?
— Des gens de l’Ange-Gardien, et avec nous quelques Hurons de Lorette. Vous autres ?
— Des éclaireurs du camp de Beauport.
Après s’être reconnu de part et d’autre, on échangea de rudes poignées de main.
— Quelles nouvelles du camp français ? demanda le chef des francs-tireurs à Beaulac.
— Excellentes. Les troupes, comme les milices, brûlent d’en venir aux mains