Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/119

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Au même instant s’éleva une grande clameur derrière les trois canadiens. Sous les tentes s’éveillaient les dormeurs.

— Filons ! tonnerre ! dit Lavigueur, ou nous sommes flambés !

Tous trois se retournent, bondissant sur leurs jarrets avec la spontanéité d’un ressort qui se détend d’un seul coup, et s’élancent à toutes jambes du côté des tentes.

Derrière eux éclatent vingt mousquetades. Les balles effleurent les fugitifs avec des miaulements aigres. Mais aucun d’eux n’est atteint, grâce à la précipitation des tireurs.

Quelques secondes leur ont suffi pour franchir la courte distance qui les séparait des tentes.

Ils vont les dépasser, lorsque de l’une d’elle sort un officier qui leur coupe le chemin.

Lavigueur brandit sa hachette et l’abat sur l’anglais.

Celui-ci a deviné l’intention avec le