Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/168

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-Denis en se précipitant des hauteurs de la falaise.

Mais durant ce temps-là, que faisait Vergor, le commandant du poste qui demeurait à l’endroit du débarquement ?

Il dormait ou feignait le sommeil, ce brave capitaine !

Tout, en effet l’invitait au repos. D’abord, M. de Montcalm, soit par une fatale inspiration, soit plutôt à l’instigation de Bigot ou de ses affidés, M. de Montcalm avait rappelé la veille au camp de Beauport le bataillon de Guyenne qui en avait gardé les hauteurs durant plusieurs jours. En outre parmi les cent hommes que Vergor avait sous ses ordres, le très-grand nombre était composé des habitants de Lorette, village situé, comme on le sait, à trois lieues seulement de la ville. Ces braves gens lui avaient plusieurs fois demandé d’aller travailler à leurs récoltes qui menaçaient de pourrir sur le champ. Mais Vergor, qui attendait le moment propice, le leur avait toujours refusé jusqu’à ce jour. Enfin, le soir