Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/181

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arrière, succède le colonel Carleton. Il est à son tour blessé à la tête. Le chef de brigade Monckton le remplace et continue de charger les nôtres, dont une partie est privée de baïonnettes, et qui commencent à plier.

— Au nom de Dieu et du roi, tenez ferme ! leur crie M. de Montcalm, qui se jette avec ses officiers au milieu de la mêlée.

Beaulac et La vigueur font à côté de lui des prodiges d’audace. Deux fois leurs chevaux ont rompu les rangs des grenadiers anglais. Mais deux fois la force irrésistible de la colonne assaillante les rejette au milieu des leurs. Un nuage de fumée les entoure, la poudre leur noircit le visage, les balles se croisent et sifflent autour d’eux. À leurs pieds retentissent le bruit sourd des coups de crosse, les imprécations des blessés et les cris des mourants qu’on écrase. M. de Montcalm est atteint deux fois, mais légèrement. Raoul reçoit deux balles dans ses habits, puis un coup de baïonnette dans la jambe gauche.