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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/19

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s’étaient ils arrêtés à une bonne portée de fusil du fort, lorsque mademoiselle de Verchères leur avait échappé. Les premiers coups de feu qui partirent de la place ayant ensuite fait mordre la poussière à quelques-uns qui, plus hardis que les autres, s’étaient trop avancés, les sauvages se retirèrent hors de l’atteinte des mousquets, afin de se concerter, attendant la nuit sans doute pour surprendre les Français à la faveur des ténèbres.

Le courage de la jeune héroïne, loin de faiblir, grandissait avec les difficultés croissantes de la situation. Pendant que les trois ou quatre hommes et ses deux frères, qui seuls défendaient la place avec elle, se multipliaient sur tous les points pour entretenir un semblant de fusillade, les femmes et les enfants qui venaient de perdre leurs maris et leurs pères, poussaient des cris lamentables qui se taisaient entendre entre les décharges de canon et de mousqueterie. Loin de se laisser énerver par ces lamentations qui eussent ébranlé la valeur de plus d’un soldat