Aller au contenu

Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soldat improvisé qui n’a jamais tiré un coup de fusil, et ces deux enfants, mes frères. Vous, Pierre Fontaine, LaBonté et Gachet, restez dans la redoute avec les femmes et les enfants ; c’est l’endroit le plus fort. Si je suis prise, ne vous rendez jamais, quand même je serais brûlée ou hachée en morceaux sous vos yeux. Dans cette redoute vous n'avez rien à craindre, pour peu que vous sachiez vous battre.

Elle place ses deux jeunes frères chacun sur un bastion, le vieillard sur le troisième, et se met elle-même en faction sur le quatrième ; et tout aussitôt de la redoute au fort et du fort à la redoute retentit dans la nuit orageuse le cri de veille des sentinelles :

— Bon quart…… bon quart.

À les entendre les Iroquois restent persuadés que la place est remplie d’hommes de guerre et qu’on y fait une garde vigilante. La tempête sévit toujours, les habitations embrasées se tordent dans les sinistres embrassements de l’incendie, et les hurlements des sauvages tra-