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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/62

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que les aboiements furieux d’un dogue que l’on y enfermait chaque soir pour la garde des marchandises.

Ce chien était plus fidèle que ceux qu’il servait.

— Il ne me fallait plus que ce dernier coup du sort pour m’achever ! s’écria le malheureux en se rongeant les poings. Oh ! s’il faut que d’honnêtes gens meurent de faim cette nuit, ce ne sera pas du moins avant que j’aie flétri de ma dernière malédiction les misérables qui en sont la cause !

Surexcité par une fièvre atroce qu’éperonnait encore une faim délirante, M. de Rochebrune se dirigea à pas précipités vers la grande entrée du palais.

Les domestiques avaient assez à faire ailleurs, et la soirée se trouvait en outre trop avancée pour qu’il fût besoin d’un valet qui annonçât les invités, maintenant au complet ; aussi personne ne gardait la porte.

M. de Rochebrune l’ouvrit et entra.