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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/69

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avait, ce soir-là, ouvert les portes du salon de l’intendance.

L’on avait apporté des tables de jeu autour desquelles s’étaient placés ceux qui voulaient tenter la fortune.

À l’exception de Mme Péan qui suivait le jeu avec intérêt, les autres dames, raides, guindées et la figure vermillonnée, se tenaient assises à l’écart.

Quelques invités, dont les habitudes de froid négoce se refusaient aux hasards du tapis vert, causaient avec elles, en chiffonnant d’une main distraite la dentelle de leur jabot ; tandis que certaines dames s’amusaient beaucoup de la contenance gauche de l’ex-bouvier Cadet, qui ne savait que faire de son petit tricorne galonné que l’étiquette ordonnait de porter sous le bras.

L’un des plus joyeux joueurs était sans contredit Bigot. Et pourtant, il était d’une malchance désespérante, pendant que la fortune favorisait Péan qui restait froid ou ne faisait entendre qu’un rire sec lors-