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baissante laissait à découvert. L’un de ces bateaux commandé par le capitaine Savage parvint, en forçant de rames, à se diriger vers la terre en droite ligne ; mais le reflux laissa cette embarcation à sec entre la rivière Saint-Charles et l’église de Beauport. En vain voulut-elle regagner le large il n’était plus temps.

Ceux qui la montaient se trouvèrent dans la plus critique des positions ; car il ne pouvaient plus communiquer avec les leurs qui s’étaient empressés de rejoindre les vaisseaux. Leur situation était d’autant plus précaire qu’il furent bientôt attaqués par quelques Canadiens qui accouraient sur le rivage.

Pendant plusieurs heures la barque anglaise, et ceux qui la montaient, souffrirent beaucoup d’une mousquetade bien nourrie dirigée sur eux par les habitants de Beauport que commandait leur seigneur M. Juchereau de Saint-Denis. Mais on dut se contenter de part et d’autre de s’attaquer de loin ; le terrain mouvant et vaseux des battures s’opposant à ce qu’on pût marcher à l’ennemi sans danger.