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de Beaupré. On se battit avec acharnement jusqu’à la nuit, et bien que les Anglais fussent de beaucoup supérieurs en nombre, ils ne purent jamais déloger les Canadiens d’une maison entourée de palissades où ceux-ci s’étaient retranchés. Nous n’eûmes en cette occasion qu’un écolier tué et un sauvage blessé.

Les ennemis au contraire y perdirent beaucoup de monde ; ce qui leur fit hâter l’embarquement, qu’ils effectuèrent dans la nuit du vingt-un au vingt-deux. Mais ils le firent avec tant de précipitation qu’ils laissèrent sur le rivage « cinq canons avec leurs affûts, cent livres de poudre et quarante à cinquante boulets. » Sur le matin, Whalley s’étant aperçu de cet oubli, envoya plusieurs compagnies pour reprendre les pièces dont les volontaires de Beauport et de Beaupré s’étaient saisis. Nos miliciens auxquels s’étaient joints quarante écoliers du séminaire de Saint-Joachim, défendirent si vaillamment leur prise qu’ils forcèrent les Anglais à regagner la flotte sans leur canon. C’était le sieur Carré, brave cultivateur de Sainte-Anne du Petit-Cap, qui commandait les volontaires en cette occa-