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nous et le courage des missionnaires finirent par faire dominer la religion chrétienne dans nos bourgades.

« Beaucoup de lunes et d’années s’écoulèrent, et l’aîné de mes onze fils avait vu dix-huit printemps, lorsque mes guerriers me proposèrent de descendre aux Trois-Rivières pour y faire la traite des pelleteries. Il y avait longtemps que nous n’y étions allés, car depuis la mort de mon second père, Champlain, les Iroquois étaient devenus, par leurs fréquentes victoires, la terreur de notre nation.

« Nous partîmes deux cent cinquante guerriers, dont j’étais le premier capitaine. Nous descendîmes la rivière sans rencontrer un seul ennemi. Comme nous approchions du fort des Trois-Rivières, nous poussâmes nos canots au milieu des joncs du rivage pour faire notre toilette de fête et rafraîchir nos tatouages avant de paraître devant les Français. Tandis que nous étions occupés ainsi, nos sentinelles jetèrent le cri de guerre. Un grand parti d’Iroquois venait nous attaquer. Nous saisîmes nos armes, et après un engagement rapide, les Iroquois