Page:Marmette - Le tomahahk et l'épée, 1877.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 42 —

« À Ataronchronons, nos frères nous apprirent que de Saint-Ignace et de Saint-Louis il ne restait plus que des cendres et des cadavres. Les deux robes noires, Echon et Achiendase, y avaient péri en bénissant l’agonie des nôtres.[1]

« Un des fugitifs me dit qu’il avait vu mes quatre fils aînés tomber morts en protégeant les robes noires.

  1. Les reliques du Père Brébeuf et du Père Gabriel Lalemant, sont conservées à l’Hôtel-Dieu de Québec, dans une cellule érigée en oratoire. Jusqu’à présent on n’avait aucune donnée sur la manière dont ces restes précieux avaient été recueillis à la bourgade Saint-Louis du pays des Hurons.

    Voici, concernant ce sujet, quelques renseignements inédits qui nous sont fournis par M. l’abbé Casgrain. Ils se trouvent dans un manuscrit montagnais et français, appartenant à l’archevêché de Québec, et écrit par le Père François de Crépieul sur les sauvages de la mission de Tadoussac.

    — Extrait d’une copie de la circulaire au Père de Crépieul touchant la mort du F. François Malherbe, arrivée au lac Saint-Jean, en avril 1696.

    « Il nous a été ravi à l’âge de 60 et 9 ans dont il en a passé 42 dans notre compagnie. Sa vocation luy commença dans le pays des Hurons où il estait avec nos missionnaires en qualité d’engagé, lorsque les PP. Jean de Brébeuf et Gabriel Lalemant de Ste. et heureuse mémoire, furent martirisés par les Iroquois le 16 et 17 de Mars 1649, comme il eut l’honneur, aussi bien que la charité, de nous apporter sur son dos durant 2 lieues les corps grillés et rotys de ces religieux martyrs. »

    On voit par ce passage que c’est le frère Malherhe qui recueillit ces reliques et les porta au fort Sainte-Marie et les y remit aux PP. Jésuites. Elles y furent conservées et probablement amenées à Québec par le P. Ragueneau qui accompagnait les restes de la nation huronne.