Page:Marmette - Le tomahahk et l'épée, 1877.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 53 —

Après les fiers vingt-quatre gardes, venaient quatre pages non moins richement vêtus que les premiers.

Enfin, suivi de ses laquais, apparut le Vice-Roi lui-même. C’était un beau vieillard à l’air martial et imposant. Le poing droit appuyé sur la hanche, à la royale, le panache blanc de son large chapeau tout galonné d’or effleurant son épaule, il contenait son cheval de sa main gauche, et s’avançait en saluant les colons qui l’acclamaient à l’envi.

À côté de lui se tenait M. le chevalier de Chaumont, son ami et son protégé, qui fut plus tard ambassadeur de France à Siam.

Le brillant soleil de juin, qui tombait en plein sur toutes les splendeurs du cortége et sur le brillant acier des armes des soldats de Carignan, faisait jaillir mille gerbes de lumière qui scintillaient comme un foyer de flamme dans tout le parcours de la rue de l’église.

En ce moment, M. le bedeau qui venait de passer la corde de la cloche à un aide, lequel sonnait à son tour à force de reins et de bras, laissa voir sa figure béate entre