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beaux de chair avec leurs couteaux ou lui désarticulaient les doigts ; d’autres lui appliquaient des tisons sur ses plaies saignantes. Celui-ci lui jetait des cendres chaudes dans les yeux ou lui ouvrait les mâchoires avec la lame d’un couteau pour lui faire entrer de force dans la bouche un charbon ardent. Ceux-là promenaient par tout son corps des flambeaux allumés.

Griffe-d’Ours, impassible au milieu des tortures, semblait désirer d’aiguillonner la rage de ses bourreaux.

— Allez donc, chiens ! disait-il avec un mépris écrasant où avez-vous appris à tourmenter un guerrier ? Vous n’y entendez rien ! Oh ! si vous m’aviez vu caresser vos parents, lorsque nous détruisîmes vos bourgades sur les bords du grand lac !

Ces paroles redoublaient la frénésie des Hurons. Enfin, quand tout le corps du chef iroquois ne fut plus qu’une plaie vive, les Sauvages entassèrent du bois à ses pieds et mirent le feu au bûcher. Alors, on vit griller les chairs de Griffe-d’Ours et la graisse couler en grésillant sur ses membres ensanglantés.