Page:Marmier - Les Perce-Neige, 1854.djvu/15

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— Oui, oui.

— Environ dix verstes.

À cette réponse, Vladimir se prit la tête à deux mains et souffrit les angoisses d'un criminel qui vient d’entendre prononcer sa condamnation.

— D’où viens-tu ? reprit le vieillard.

Vladimir ne répondit pas ; puis pourtant se ravisa :

— Pourrais-tu, dit-il, me fournir des chevaux pour me conduire à Jadrino ?

— Nous n’avons point de chevaux.

— Eh bien, au moins un guide, je lui donnerai ce qu’il voudra.

— Attends, dit le vieillard en fermant sa fenêtre, je vais t’envoyer mon fils.

Quelques minutes s’écoulèrent. Vladimir, impatienté, se remit à frapper aux vitres. Le vieillard reparut :

— Que veux-tu donc ?

— J’attends ton fils.

— Il va venir ; il s’habille. As-tu froid ? Viens te chauffer.

— Merci ! envoie-moi ton fils.

Un enfant sortit avec un bâton et se mit à marcher en avant, tantôt retrouvant le chemin, tantôt le cherchant sur des monceaux de neige.

— Quelle heure est-il ? lui dit Vladimir.

— Le jour va bientôt paraître.