Page:Marmier - Les Perce-Neige, 1854.djvu/389

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UNE TACHE À LA JOUE


Vers la fin du siècle dernier vivait un homme d’un talent éminent, qui, après de longues et patientes investigations dans le domaine des sciences naturelles, avait éprouvé une affinité morale plus puissante que toute affinité chimique. Un beau jour, abandonnant son laboratoire aux soins d’un de ses disciples, il avait essuyé sur son visage la fumée de ses fourneaux, enlevé la trace des acides dont ses doigts étaient imprégnés, et épousé une charmante femme. À l’époque où la découverte encore assez récente de l’électricité et des autres mystères de la nature semblait ouvrir une nouvelle voie dans la région des merveilles, il n’était pas rare de voir l’amour de la science rivaliser avec l’amour de la femme dans toute son énergie et sa