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Page:Marmontel - Mémoires de Marmontel - M. Tourneux, Lib. des biolio., 1891, T1.djvu/120

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MÉMOIRES DE MARMONTEL

voyez pas en dehors du fer à cheval qui ferme l’enceinte du collège, vous ne voyez pas cette église des Pères augustins, et ce jardin dans leur couvent ? — Eh bien ! mon père ? — Eh bien ! ce jardin, cette église, seront les nôtres, et c’est la Providence qui semble les avoir placés si près de nous. — Mais, mon père, les augustins n’auront donc plus ni jardin, ni église ? — Au contraire, ils auront une église plus belle et un jardin encore plus vaste : nous ne leur ferons aucun tort, à Dieu ne plaise ! et, en les délogeant, nous saurons les dédommager. — Vous délogerez donc les Pères augustins ? — Oui, mon enfant, et leur maison sera, pour nos vieillards, une infirmerie, un hospice, car il faut bien que nos vieillards aient une maison de repos. — Rien n’est plus juste, assurément ; mais je cherche où vous logerez les Pères augustins. — N’en ayez point d’inquiétude ils auront le couvent, l’église et le jardin des Pères cordeliers. N’y seront-ils pas à leur aise, et beaucoup mieux qu’ils ne sont là ? — Fort bien ! mais que deviennent les Pères cordeliers ? — Je me suis attendu à cette objection, et il est juste que j’y réponde : Clermont et Mont-Ferrand faisoient deux villes autrefois ; maintenant elles n’en font qu’une, et Mont-Ferrand n’est plus qu’un faubourg de Clermont : aussi dit-on Clermont-Ferrand. Or, vous saurez qu’à Mont-Ferrand les cordeliers ont un couvent