Aller au contenu

Page:Marmontel - Mémoires de Marmontel - M. Tourneux, Lib. des biolio., 1891, T2.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

condamnant les unes il falloit que la Faculté adoptât, professât les autres. Or, parmi celles-ci, il n’y en avoit pas une seule qui ne fût révoltante d’horreur ou ridicule d’absurdité. Ce coup de lumière, jeté sur la doctrine de la Sorbonne, fut foudroyant pour elle. Inutilement voulut-elle retirer son Indiculus ; il n’étoit plus temps, le coup étoit porté.

Voltaire se chargea de traîner dans la boue le syndic Riballier et son scribe Cogé, professeur à ce même collège Mazarin dont Riballier étoit principal, et qui, sous sa dictée, avoit écrit contre Bélisaire et contre moi un libelle calomnieux. En même temps, avec cette arme du ridicule qu’il manioit si bien, Voltaire tomba à bras raccourci sur la Sorbonne entière ; et ses petites feuilles, qui arrivoient de Genève et qui voltigeoient dans Paris, amusoient le public aux dépens de la Faculté. Quelques autres de mes amis, bons raisonneurs et bons railleurs, eurent aussi la charité de prendre ma défense ; si bien que le décret du tribunal

    tés de Bélisaire, par un bachelier ubiquiste. (Paris, 1777, in-4o et in-8o.) Cette réfutation ironique a été prise au sérieux par un savant allemand, J.-A. Eberhard, dans deux passages de son Examen de la doctrine touchant le salut des païens (trad. par Ch.-Guill.-Fréd. Dumas, Amst., 1773, in-8o), plaisante méprise signalée pour la première fois par Ant.-Alex. Barbier.