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Page:Marmontel - Mémoires de Marmontel - M. Tourneux, Lib. des biolio., 1891, T2.djvu/49

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en titre et déclaré de la belle princesse de Rohan[1], ce qui le mit dans le grand monde sur le ton d’homme de qualité, et tout à coup il fut nommé à l’ambassade de Venise[2]. Là, il reçut honorablement les neveux du pape Ganganelli, et par là il se procura la faveur de la cour de Rome. Rappelé de Venise pour être des conseils du roi, il conclut avec le comte de Starhemberg[3] le traité de Versailles ; en récompense, il obtint la place de ministre des affaires étrangères que lui céda M. Rouillé[4], et peu de temps après le chapeau de cardinal à la nomination de la cour de Viennes[5].

Au retour de son ambassade je le vis, et il me traita comme avant ses prospérités, cependant avec une teinte de dignité qui sentoit un peu l’Excellence, et rien n’étoit plus naturel. Après

    croix à huit pointes émaillées de blanc et bordées d’or, suspendue à un cordon rouge liséré de bleu.

  1. Marie-Sophie de Courcillon de Dangeau, née le 6 août 1713, morte le 4 avril 1756, mariée en premières noces (1729) à François d’Albert d’Ailly, duc de Pecquigny, et en 1732 à Hercule-Mériadec de Rohan, duc de Rohan-Rohan, prince de Soubise et de Maubuisson (1669-1746) M. Masson, à qui j’emprunte cette note, ajoute que l’on conserve dans la famille de Bernis, au château de Salgas (Lozère), un beau portrait de la duchesse de Rohan peint par Nattier.
  2. Le 31 octobre 1751.
  3. Le 1er mai 1756.
  4. Le 29 juin 1757.
  5. Le 2 octobre 1758.