LIVRE VI
i le Mercure n’avoit été qu’un simple
journal littéraire, je n’aurois eu en le composant qu’une seule tâche à
remplir, et qu’une seule route à suivre ; mais, formé d’élémens divers et fait pour embrasser un grand nombre d’objets, il falloit que, dans tous ses rapports, il remplît sa destination ; que, selon les goûts des abonnés, il tînt lieu des gazettes aux nouvellistes ; qu’il rendît compte des spectacles aux gens curieux de spectacles ; qu’il donnât une juste idée des productions littéraires à ceux qui, en lisant avec choix, veulent s’instruire ou s’amuser ; qu’à la saine et sage partie du public qui s’intéresse aux découvertes des arts utiles, au progrès des arts salutaires, il fît part de leurs tentatives et des heureux succès de leurs inventions ; qu’aux amateurs des arts agréables il annonçât les ouvrages nouveaux, et quelquefois les écrits des