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Page:Marmontel - Mémoires de Marmontel - M. Tourneux, Lib. des biolio., 1891, T3.djvu/14

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Comme on ne doutoit pas qu’il ne fût de l’avis commun, mon intention une fois déclarée, et la mère, la fille et l’oncle étant d’accord, je ne dissimulai plus rien. Je crus même m’apercevoir qu’un sentiment qui m’occupoit sans cesse trouvoit quelque accès dans le cœur de celle qui en étoit l’objet.

L’abbé se fit attendre, enfin il arriva ; et, quoique tout se fût arrangé sans son aveu, il le donna. Le lendemain, le contrat fut signé. Il y institua sa nièce son héritière après sa mort et après la mort de sa sœur ; et moi, dans cet acte dressé et rédigé par leur notaire, je ne pris d’autre soin que de rendre, après moi, ma femme heureuse et indépendante de ses enfans.

Jamais mariage ne s’est fait sous de meilleurs auspices. Comme la confiance entre Mlle de Montigny et moi étoit mutuelle et parfaite, et que nous nous étions bien persuadés l’un l’autre du vœu que nous allions faire à l’autel, nous l’y prononçâmes sans trouble et sans aucune inquiétude[1].

  1. D’après une note relevée sur les registres de Saint-Roch avant 1871, le mariage fut célébré le 11 octobre 1777. L’acte, dont M. Bégis possède une copie, énonce ainsi l’état civil de la fiancée : Marie-Adélaïde Lerein de Montigny, fille de Louis-René de Montigny et de Françoise Morellet, rue Saint-Honoré, ci-devant paroisse Saint-Pierre de la ville de Lyon.