Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/48

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(A son meschef) de mes bras esprouva
La pesanteur, quand de moy se trouva
Prins et vaincu. Qui plus est, je marchay
En tantz de lieux, qu’à la fin detranchay
Le dur Rochier, ou Hercules le fort
Pour le passer en vain meist son effort.
Brief, tout batty, et vainquy sans repos
Jusques à tant, que la fiere Atropos
Seulle cruelle ennemie aux humains
Mon pouvoir large osta hors de mes mains.
Et se ainsi est, que jadis en maint lieu
Feusse tenu des mondains pour ung Dieu,
Et du party des Dieux immortelz né,
De tel erreur pardon leur soit donné :
Car la haulteur de mes faictz, et la gloire,
Qu’euz en mon temps, les mouvoit à ce croire.
Encore plus : tant fuz fier belliqueur,
Que j’entreprins, et euz vouloir en cueur
De tout le Monde embrasser, et saisir,
Si fiere mort m’eust presté le loisir.
Or ça Minos : je te suppli, demande
A Annibal (puis qu’il me vilipende
De doulx plaisirs) si plus il est recors
De ses delictz de Capue, où son corps
Plus desbrisa aux amoureux alarmes,
Qu’a soustenir gros bois, haches, et armes.
Ne feut sa mort meschante, et furibunde,
Quand par despit de vivre au mortel Monde
Fut homicide, et boureau de soymesmes,
En avallant les ordz venins extresmes ?
Et pour monstrer sa meschance infinie,
Soit demandé au Roy de Bithinie,
(Dict Prusias) vers lequel s’enfuit,
S’il feut jamais digne de los et bruit.


Vers 240. Quà fouftenir gros boys. & haches^ & armes ? (a). — Qua foutenir gros boys > haches ou armes (b). (a) P. Roffet, 1534 & 1 SiS ■ — ( b )’ Éd.. 1537-