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Page:Marot - Les Œuvres, t. 3, éd. Guiffrey, 1881.djvu/185

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J’ayme trop mieulx t’escrire lourdement,
Que de me taire à ton advenement,
Car j’ay espoir que la voulenté tienne
Congnoistra bien en cest escript la mienne :
Qui est, et fut, et sera, de sçavoir
Faire aulcun cas, où tu puisses avoir
Quelcque plaisir. Premier donc je salue
Treshumblement ta haultesse, et value :
Puis à celluy, qui est Prince des Anges,
Rends de bon cueur immortelles louanges,
De l’heureux point de ta noble venue,
Qui est le temps de la Paix advenue :
Par qui tu voys les deux Enfans de France
Hors des lyens de captive souffrance.
Grâces aussi luy fault rendre des pertes :
Vray est que trop sont lourdes, et apertes
A ung chascun : mesmes ta Majesté
Participante aux malheurs a esté,
En y perdant soubz la fleur de jeunesse
Deux Freres pleins d’honneur, sens, et prouesse.