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Page:Marot - Les Œuvres, t. 5, éd. Guiffrey, 1931.djvu/103

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Tytire y court, Mopsus s’y va trainant,
Et Corydon a le chemin apris,
Chascun y va, pour veoir, qui maintenant
Du jeu de Fluste emportera le pris.
Lors ton Michel n’a eu teste endormie,
Ains est couru veoir la solennité
Et a sonné sa Fluste, et Chalemye,
Tout à ton loz, honneur, et dignité.
Incontinent que toute la Brigade
Son Armonie ouyt soubz la Fueillade,
Pan se teut coy merveilles se donnant :
Dont chascun va sa Fluste abandonnant,
Et soubz la sienne à dancer se sont pris,
Disant entre eulx, ce Françoys resonnant
Du jeu de Fluste emportera le Pris.
Pan (en effet) eut la Face blesmie,
Et sur Michel se monstra despité :
Si doubterois, que de peur d’infamie
Du hault du Mont ne l’eust precipité,
Car ung hault Dieu de dueil trop est malade,
Quand un Mortel le surmonte, et degrade.
Mais Pan, qui t’ayme, est assez souvenant,
Qu’ung tel’Ouvrier est propre, et advenant
A toy, qui es recueil des bons Espritz :
Dont reviendra, et en s’en revenant
Du jeu de Fluste emportera le Pris.



Envoy

Prince Lorrain, par vertu consonnant
A bons subjects, ton Michel bien sonnant
Plus pour l’honneur, qui est en toy compris,
Que pour monstrer, qu’il n’est point aprenant,
Du jeu de Fluste emportera le Pris.