Page:Marot - Les Œuvres, t. 5, éd. Guiffrey, 1931.djvu/99

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Et d’aultre part ta Virginité toute
Ne t’appartien. En quatre elle est partie :
La Part premiere elle est au Roy (sans doubte)
L’autre à Madame est par droit departie :
La Sœur du Roy a la tierce Partie :
Toy la quatriesme. Or ilz donnent leurs droitz
A ton Mary : veulx tu combatre à troys,
Troys (pour certain) qui en valent bien huict ?
Certes je croy que plustost tu vouldroys,
Que desjà fust la bienheureuse Nuict.
Ta doulce Nuict ne sera point obscure :
Car Phebé lors plus, que Phebus, luira :
Et si Phebé a de te veoir grand cure,
Jusque à ton Lict par les Vitres ira :
Venus aussi la Nuict esclercira,
Et Vesperus, qui sur le Soir s’enflamme :
Hymeneus, qui faict la Fille Femme,
Et chaste Amour aux Nopces preferée
Te fourniront tant d’amoureuse flamme,
Qu’ilz feront Jour de la Nuict desirée.
Vous qui souppez, laissez ces tables grasses.
Le manger peu, vault mieulx pour bien dancer.
Sus, Aulmosniers, dictes vistement Grâces,
Le Mary dict, qu’il se fault avancer.
Le jour luy fasche, on le peult bien penser.
Dames dancez : et que l’on se deporte
(Si m’en croyez) d’escouter à la Porte,
S’il donnera L’assault sur la Minuict.
Chault appetit en telz lieux se transporte :
Dangereuse est la bienheureuse Nuict.
Dancez, ballez, solennizez la Feste