Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/163

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Si j'ayme bien les blanches ceinturettes,

J'ayme encor mieulx Dames, qui sont brunettes.


VII

Petite Epistre au Roy

En m'esbatant je faiz Rondeaux en rime,

Et en rimant bien souvent je m'enrime:

Brief, c'est pitié d'entre nous Rimailleurs,

Car vous trouvez assez de rime ailleurs,

Et quand vous plaist, mieulx que moy, rimassez,

Des biens avez, et de la rime assez.

Mais moy à tout ma rime, et ma rimaille

Je ne soustiens (dont je suis marry) maille.

Or ce me dist (ung jour) quelque Rimart,

Viença Marot, trouves tu en rime art,

Qui serve aux gens, toy qui a rimassé:

Ouy vrayement (respondz je) Henri Macé.

Car voys tu bien, la personne rimante,

Qui au Jardin de son sens la rime ente,

Si elle n'a des biens en rimoyant,

Elle prendra plaisir en rime oyant:

Et m'est advis, que si je ne rimoys,

Mon pauvre corps ne seroit nourry moys,

Ne demy jour. Car la moindre rimette

C'est le plaisir, ou fault que mon rys mette.

Si vous supply, qu'à ce jeune Rimeur

Faciez avoir ung jour par sa rime heur.

Affin qu'on die, en prose, ou en rimant,

Ce Rimailleur, qui s'alloit enrimant,

Tant rimassa, rima, et rimonna,

Qu'il a congneu, quel bien par rime on a.


VIII

Epistre pour le capitaine Bourgeon.