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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/272

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Jamais d'aultruy ne tiennent bon langage,

Tousjours s'en vont songeans quelcque finesse:

Mais entre nous, nous vivons sans tristesse,

Sans mal penser, plus aises que Prelatz.

D'en dire mal c'est doncques grand simplesse,

Car noble cueur ne cherche que soulas.

Bon cueur, bon corps, bonne phisionomie,

Boire matin, fuyr noise, et tanson:

Dessus le soir, pour l'amour de s'amye

Devant son huys la petite chanson:

Trancher du Brave, et du mauvais Garson,

Aller de nuict, sans faire aulcun oultrage:

Se retirer, voilà le tripotage:

Le lendemain recommancer la presse.

Conclusion, nous demandons liesse:

De la tenir jamais ne fusmes las,

Et maintenons, que cela est noblesse:

Car noble cueur ne cherche que soulas.

Prince d'Amours, à qui debvons hommage,

Certainement c'est ung fort grand dommage,

Que nous n'avons en ce monde largesse

Des grands tresors de Juno la Deesse

Pour Venus suyvre, et que Dame Pallas

Nous vint apres resjouyr en vieillesse,

Car noble cueur ne cherche que soulas.


II

Le cry du jeu de l'Empire d'Orleans

Laissez à part voz vineulses Tavernes,

Museaulx ardans, de rouge enluminez.