Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/275

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Faictez la boire à vostre Chien,

Frere Lubin ne le peult faire.

Envoy

Pour faire plus tost mal, que bien,

Frere Lubin le fera bien:

Et si c'est quelcque bon affaire,

Frere Lubin ne le peult faire.


IV

De soy mesme, du temps qu'il apprenoit à escrire au Palais à Paris

Musiciens à la voix argentine,

Doresnavant comme ung homme esperdu

Je chanteray plus haut qu'une bucine:

Helas si j'ay mon joly temps perdu.

Puis que je n'ay ce que j'ay pretendu,

C'est ma chanson, pour moy elle est bien deue:

Or je voys voir, si la guerre est perdue,

Ou s'elle picque, ainsi qu'ung herisson.

A dieu vous dy mon Maistre Jehan Grisson:

A dieu Palais, et la Porte Barbette,

Où j'ay chanté mainte belle chanson

Pour le plaisir d'une jeune fillette.

Celle qui c'est, en jeunesse est bien fine,

Ou j'ay esté assez mal entendu.

Mais si pour elle encores je chemine,

Parmy les piedz je puisse estre pendu:

C'est trop chanté, sifflé, et attendu

Devant sa porte, en passant par la rue.

Et mieulx vauldroit tirer à la Charrue,

Qu'avoir telle peine: ou servir ung masson.