Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/278

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Mais d'en partir fault m'apprester

Sans y poursuyvre ma mort.

Bel Acueil, qui m'a rys, me mord,

Et tourne ma joye en destresse,

Pour avoir quys en trop hault port

Premiere, et derniere maistresse.

Ha mon cueur, que veoy regretter,

Tu cherches trop heureux confort.

Foible suis pour te conquester

Ung Chasteau de si grand effort:

Si vivras tu loyal, et fort,

Et combien que rigueur t'oppresse,

Je veulx que la tiennes (au fort)

Premiere, et derniere maistresse.

Premiere, car d'aultre accointer

Ne me vint oncques en record.

Et derniere, car la quitter

Jamais je ne seray d'accord.

Premiere me serre, et entord:

Derniere peult m'oster de presse.

Brief, elle m'est (soit droit, ou tort)

Premiere, et derniere maistresse.

Envoy

A Dieu donc cueur de noble apport,

Taché d'ingratitude expresse.

A Dieu du Servant sans support

Premiere, et derniere maistresse.


VII

De la naissance de Monseigneur le Daulphin