En ces sainctz jours piteux, et lamentables.
XIII
De la Passion nostre Seigneur Jesuchrit
Le Pellican de la forest Celique
Entre ses faictz tant beaulx, et nouvelletz
Apres les Cieulx, et l'Ordre Archangelique,
Voulut créer ses petis Oyselletz.
Puis s'en volla, les laissa tous seuletz,
Et leur donna, pour mieulx sur la Terre estre,
La grand forest de Paradis Terrestre,
D'arbres de vie amplement revestue
Plantez par luy, qu'on peult dire en tout estre
Le Pellican, qui pour les siens se tue.
Mais ce pendant qu'en ramage musique
Chantent au boys comme Rossignoletz,
Ung Oyselleur cauteleux, et inique
Les a deceuz à Glus, Rhetz, et Filletz:
Dont sont bannis des Jardins verdeletz,
Car des haultz fruictz trop voulurent repaistre.
Parquoy en lieu sentant pouldre, et Salpestre
Par plusieurs ans mainte souffrance ont eue,
En attendant hors du beau lieu Champestre
Le Pellican, qui pour les siens se tue.
Pour eulx mourut cest Oysel deificque,
Car du hault boys plein de sainctz Angeletz
Volla çà bas par Charité pudique,
Où il trouva Corbeaux tresordz, et laidz:
Qui de son sang ont faictz maintz ruisseletz,
Le tourmentant à dextre, et à senestre,