Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/350

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XXXII

De la veue des Roys de France, et d'Angleterre entre Ardres, et Guynes

De deux grands Roys la noblesse, et puissance

Veue en ce lieu nous donne congnoissance

Que amytié prend courage de Lyon

Pour ruer jus vieille rebellion,

Et mettre sus de Paix l'esjoyssance.

Soit en beaulté, sçavoir, et contenance,

Les Anciens n'ont point de souvenance

D'avoir onc veu si grand perfection

De deux grands Roys.

Et le Festin, la Pompe, et l'Assistance

Surpasse en bien le Triumphe, et prestance

Qui fut jadis sur le mont Pelyon.

Car de là vint la guerre d'Ylion:

Mais de cecy vient Paix, et alliance

De deux grands Roys.


XXXIII

De ceulx, qui alloient sur Mulle au Camp d'Atigny

Aux champs, aux champs, Braves, qu'on ne vous trousse,

Prenez Harnoys, l'Arc, la Flesche, la Trousse

Pour vous deffendre en Haynault, ou Milan,

Et gardez bien d'y empoigner mal an,

Car le drap d'or bien peu sert, quand on poulse.

Raison pourquoy? on se y bat, et courrousse

Plus qu'à chasser à quelcque beste rousse,

Ou à voller la Pye, ou le Millan

Aux champs.