Aller au contenu

Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

De l'aultre Daphné fut attaincte.
    Si tost que j'euz l'escusson limité,
Levay les yeulx, et proprement je veiz
Du grant Portail sur la sublimité
Le corps tout nud, et le gratieux vis
De Cupido: lequel pour son devis
Au poing tenoit ung Arc riche tendu,
Le pied marché, et le bras estendu,
Prest de lascher une flesche aiguisée
Sur le premier, fust fol, ou entendu,
Droit sur le cueur, et sans prendre visée.
    La beauté partant du dehors
De celle Maison amoureuse,
D'entrer dedans m'incita lors,
Pour veoir chose plus sumptueuse:
Si vins de pensée joyeuse
Vers Bel Accueil le bien apris,
Qui de sa main dextre m'a pris,
Et par ung fort estroict sentier
Me feist entrer au beau pourpris,
Dont il estoit premier Portier.
    Le premier huys de toutes fleurs vermeilles
Estoit construict, et de boutons yssans,
Signifiant que joyes non pareilles
Sont à jamais en ce lieu florissans.
Celluy chemin tindrent plusieurs passans,
Car Bel Accueil en gardoit la barriere:
Mais Faulx dangier gardoit sur le derriere
Ung portail faict d'espines, et chardons,