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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/381

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Le don d'amoureuse liesse

Las ma Maistresse

Dictes, quand est ce,

Qu'il vous plaira me secourir?

Je ne fais rien que requerir.



Vostre beaulté qu'on voit flourir

Me faict mourir:

Ainsi j'ayme ce, qui me blesse.

C'est grand simplesse:

Mais grand sagesse,

Pourveu que m'en vueillez guerir.

Je ne fais rien que requerir.

Chanson XVIII

D'un nouveau dard je suis frappé,

Par Cupido cruel de soy:

De luy pensois estre eschappé,

Mais cuydant fuyr, me deçoy,

Et remede je n'apperçoy

A ma douleur secrette,

Fors de crier, allegez moy

Doulce plaisant Brunette.

Si au Monde ne fussiez point,

Belle, jamais je n'aymerois:

Vous seule avez gaigné le poinct,

Que si bien garder j'esperois:

Mais quant à mon gré vous aurois

En ma chambre seullette,

Pour me venger, je vous feroys

La couleur vermeillette.