Page:Marquis de Lassay, Maurice Lange - Lettres amoureuses et pensées diverses du marquis de Lassay, Sansot 1912.djvu/35

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a choisie, avec laquelle il a vécu d’une manière si douce et si complaisante jusqu’au jour où il l’a perdue, qui n’aimait point le jeu et la société, c’est Marianne. De la noblesse de son lignage il a tenu à fournir les preuves dans un mémoire qu’il a composé « pour servir à la généalogie de la maison de Madaillan » : on y voit que dès 1202 les grandes terres que possédait Guillaume de Madaillan, sire de Lesparre, ses alliances et ses titres faisaient de sa maison « une des grandes du royaume »[1]. Ici, dans une requête écrite en 1698, Lassay parle d’une maison qu’il avait à Paris et qui valait environ 80.000 francs[2] ; il est vrai que, dans l’intervalle, il a dû la donner en paiement des jouissances qu’il avait eues du bien de sa fille, et il ne lui est resté que sa terre et son château de Lassay, un château dans le Maine, au milieu des bois[3]… Là il calcule le revenu que cette terre lui rapporte : elle est affermée douze mille livres de rentes[4]. Néanmoins sa fortune est moindre qu’on ne croit : car est chargé de quarante mille livres de dettes de son père[5], et il ne vit que du bien de sa fille, qu’il faudra qu’il vende[6] : il n’a réellement à lui que douze mille livres de rente[7] depuis que son père l’a dépouillé de tout le bien de sa mère[8]… Mais ne voilà-t-il pas un de ces faits qui prouvent « le mécontentement qu’il doit avoir de ses plus proches » ?

  1. Recueil, IV, p. 61. Cf., II, p. 67 : ses pères honorés par des alliances de la maison de Condé.
  2. Ibid., II, p. 221-222.
  3. Ibid., II, p. 3. Cf. I, p. 38, 40, 321.
  4. Ibid., II, p. 206.
  5. Ibid., II, p. 207.
  6. Ibid., I, p. 38.
  7. Ibid., II, p. 230.
  8. Ibid., II, p. 292-3.