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Page:Marquis de Lassay, Maurice Lange - Lettres amoureuses et pensées diverses du marquis de Lassay, Sansot 1912.djvu/82

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III

Votre prudence me fait bien souffrir, ma belle princesse. Vous avez voulu que je vinsse ici[1] avec le cardinal de ***[2] : il m’y ennuie à mourir ; je suis accoutumé au plaisir de vivre avec vous, et je ne saurais plus vivre sans vous ; je vous aime au-delà de toute expression et de tout ce que l’on a jamais aimé.

Quoique je désire ardemment que vous soyez heureuse, je ne saurais être fâché que vous vous ennuyiez. Vous me mandez que vous n’avez été sensible à rien depuis mon départ qu’à la lettre que vous avez reçue de moi, et vous me mandez encore que vous voudriez être tout ce qui m’approche je vous rends vos mêmes discours ; vous ne pensez rien que je ne pense aussi vivement que vous ; nos sentiments et nos souhaits sont pareils. Si vous saviez combien j’ai relu de fois l’endroit de votre lettre où vous me dites que je ne trouverai jamais personne qui m’aime de si bonne foi que vous, et tout ce que ces paroles

  1. Probablement à Tivoli (voir la lettre suivante).
  2. D’Estrées ? (voir infra, p. 84),