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Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/184

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moment, j’abordai le souverain avec ces messieurs. Sa Majesté dit à l’oreille de M. Ravez quelques mots que je me détournai pour ne pas entendre, puis elle demanda à M. des Touches comment se portait Madame sa femme.

C’était toujours la question de bienveillance que Louis XVIII adressait au préfet de Versailles chaque fois qu’il le voyait, et parmi les nombreux gentilshommes ou autres fonctionnaires présents, il ne s’en est jamais trouvé un seul qui eût le courage de dire au roi qu’il se trompait, que M. des Touches était veuf depuis vingt ans. Comment veut-on, après cela, que les princes sachent la vérité, quand on ne croit pas devoir la leur dire pour de semblables bagatelles ?


(1819) Après avoir couché à Paris, j’avais rendez-vous hier matin avec mon camarade Xavier Huvelin, brigadier à la compagnie de Noailles, pour aller rendre visite à notre cher député du Doubs, M. Courvoisier. Celui-ci, qui venait de recevoir une cinquantaine de bouteilles de vin d’Arbois, a voulu nous en faire déguster une, malgré l’heure peu propice à cette opération. Tout en causant, le vin nous a paru si excellent que nous avons vidé deux bouteilles sans difficulté aucune.

Quelques instants après, nous passions près des Tuileries, et comme onze heures allaient sonner, Huvelin me proposa d’assister à la parade des gardes du corps. C’étaient les nobles Gramont. Ils débouchè-