L’espérance le suivit,
La victoire le ramène.
Au commencement de cette soirée, Édouard de Charnage, ancien préfet de l’empire, avec lequel j’étais lié depuis longtemps, se promenait avec moi, bras dessus bras dessous, dans les salons du général, et critiquait d’une manière fort piquante les nombreuses devises inscrites sur les cartouches qui décoraient les murs. Ces devises étaient toutes de moi et Charnage l’ignorait ou faisait semblant de l’ignorer : « Que pensez-vous, me dit-il, de ces inscriptions adulatrices ? tout cela me semble bien froid et bien guindé. — Que voulez-vous, répondis-je, le général a prié de ce soin une personne pour laquelle il était difficile de trouver des mots heureux puisqu’elle parlait contre sa pensée. »
(Mai 1824.) Il vient de paraître une petite brochure de cent à cent vingt pages qui a pour titre : Relation d’un voyage, à Bruxelles et à Coblentz en 1791, et qui, d’après son épître dédicatoire, décèle, à n’en pas douter, une production royale. J’ai lu cette brochure d’un bout à l’autre et, en cela, j’ai montré de la persévérance, du courage même, car il est impossible de rien rencontrer de plus vide. On n’y découvre ni pensées ni descriptions, il ne s’y trouve pas une anecdote digne de rester dans la mémoire. C’est, depuis la première à la dernière page, un tissu de sottises qui ne s’expliquent pas, et dont s’amusent à l’égal le recteur