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Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/224

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fille d’un grand maître de forges du pays, Mlle de Mandre, et j’eus le bonheur d’avoir bientôt un fils[1] et une fille qui se maria plus tard avec M. Monnot-Arbilleur, homme des plus distingués et d’une ancienne famille bisontine[2]. Ah ! comme les mariages d’alors étaient moins froids, moins solennels, moins compassés que ceux d’aujourd’hui ! La cordialité la plus sincère, la gaieté la meilleure régnait dans ces cérémonies, et l’usage des chansons de circonstance était encore dans toute sa vogue ; j’ai religieusement conservé celles qui furent chantées en mon honneur, et je ne résiste pas au plaisir de citer les strophes de mon spirituel ami Charles Viancin[3]. Pour la comprendre, il

  1. Marquiset (Jean-Gaston), 1826-1889. Reçu à Saint-Cyr, il donna sa démission avant d’entrer à l’école, fit dans le corps Bourras la campagne de 1870 pendant laquelle il fut décoré. Conseiller général, puis député de la Haute-Saône de 1878 à 1889. — Lorédan Larchey, fils du général de division Larchey, lequel fut, au lycée de Besançon, le camarade de l’auteur de ces souvenirs, a écrit une intéressante Notice sur le lieutenant Marquiset, publiée en 1893. Un autre de ses compagnons d’armes pendant la guerre lui a consacré aussi plusieurs pages dans le livre d’Ardouin-Dumazet : Le colonel Bourras et le corps franc des Vosges (Berger-Levrault. Paris, 1893).
  2. Monnot-Arbilleur (Antoine-Alexis), 1818-1876. Fils d’un président à la cour royale de Besançon. Élu député du Doubs à l’Assemblée nationale de 1871, puis sénateur du même département le 30 janvier 1876, six mois avant sa mort. — Pour la famille Monnot-Arbilleur, voir d’Hozier : Armorial de Franche-Comté ; R. de Lurion : Nobiliaire de Franche-Comté, etc.
  3. Charles Viancin (1788-1814). Poète et humoriste plein de finesse. Secrétaire général de la mairie de Besançon pendant cinquante-trois ans. Auteur des Époques bisontines (1817), des Mélodies irlandaises (1829-1834), des Carillons franc-comtois (1840), du Miroir du diable (1863), etc. Charles Viancin fut nommé maître ès jeux floraux en 1851.