CHAPITRE II
Combien d’excellents camarades, de nobles cœurs ont succombé au début de leur carrière, en entrant dans le chemin de la vie, qu’ils croyaient être celui de la gloire !
Un beau jeune homme, d’une famille distinguée de notre magistrature, Félix Briot, était première flûte dans la musique du lycée de Besançon ; c’est moi qui le remplaçai lorsqu’il partit pour l’école de cavalerie de Fontainebleau. En passant un jour en revue ceux de nos camarades, que la mort a ravis depuis notre sortie du lycée jusqu’à ce jour, Auguste Seguin me dit, lorsque j’eus prononcé le nom de Briot : « C’est moi qui, le dernier, ai serré la main de cet excellent ami le 18 juin, à Waterloo. Vers trois heures de l’après-midi, je venais de prendre position avec mon régiment, le 2e cuirassiers, quand je vis arriver au grand trot, derrière le général Colbert, les lanciers rouges de la