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CHAPITRE II


La fanfare du lycée. — Mort de Briot à Waterloo. — Les goûters de Mgr  Lecoz. — Le peintre Francis Conscience. — Le père Jourdain. — Un élève terrible. — Aubade au professeur. — L’actrice et le garde du corps. — L’amant jaloux. — Correction un peu vive. — Pour passer la barrière. — Mlle  Cuizot. — Un cadeau fugitif. — Les deux Thorigny.


Combien d’excellents camarades, de nobles cœurs ont succombé au début de leur carrière, en entrant dans le chemin de la vie, qu’ils croyaient être celui de la gloire !

Un beau jeune homme, d’une famille distinguée de notre magistrature, Félix Briot, était première flûte dans la musique du lycée de Besançon ; c’est moi qui le remplaçai lorsqu’il partit pour l’école de cavalerie de Fontainebleau. En passant un jour en revue ceux de nos camarades, que la mort a ravis depuis notre sortie du lycée jusqu’à ce jour, Auguste Seguin me dit, lorsque j’eus prononcé le nom de Briot : « C’est moi qui, le dernier, ai serré la main de cet excellent ami le 18 juin, à Waterloo. Vers trois heures de l’après-midi, je venais de prendre position avec mon régiment, le 2e cuirassiers, quand je vis arriver au grand trot, derrière le général Colbert, les lanciers rouges de la