n’ayant plus de raison d’être. Assez brève destinée, qui n’enlève rien à son importance. Cette période est, dans l’histoire de l’école, un moment décisif ; quelques années plus tôt, au temps du Conservateur, on ne peut dire qu’elle soit formée ; quand la Muse cesse de paraître, elle a pris conscience d’elle-même, elle se dégage de ce qui survivait, en elle, du passé, elle est prête à renier ses premières admirations.
Ce que promettait la jeune revue, ces vers de Virgile, imprimés sur sa couverture bleue, le disent assez :
Jam redit et virgo ………
Jam nova progenies cœlo demittitur alto.
Autant que fraîche d’inspiration, elle devait être riche de matière, et variée. Chaque livraison comporte trois parties, — Poésie, Critique littéraire. Mœurs — chacune munie, comme il convient, de son épigraphe. En tête de la première, le mot de Chénier, qui est tout un programme :
Sur des pensers nouveaux, faisons des vers antiques ;
ce vers de Stace pour les articles littéraires :
Tu longe sequere, et vestigia semper adora ;
et pour les chroniques, signées à l’ordinaire du pseudonyme
d’Émile Deschamps, le Jeune Moraliste, une phrase
de Montaigne : « Il en est (et qui ne sont pas les pires) les
Erreur de référence : La balise ouvrante <ref>
est mal formée ou a un mauvais nom.Salon de l’Arsenal (Rev. de Paris, iqo6). — Papiers manuscrits
d’E. Deschamps. (Je tiens à dire ici ce que je dois à M. et
Mme L. Paignard ; outre les manuscrits, déposés maintenant à
la bibliothèque de Versailles, ils ont bien voulu me communiquer
toute une correspondance inédite d’un vif intérêt ; chez
la petite-nièce du charmant poète que fut E. Deschamps, cette
bonne grâce m’a semblé, d’ailleurs, toute naturelle. Je dois
remercier aussi M. Taphanel, conservateur de la bibliothèque
de Versailles, et mon ami le poète Jacques Madeleine, dont le
concours, en des recherches parfois difficiles, m’a été précieux.)</ref>