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AUX MILLE ÎLES.


Se concentrent sur ceux qui s’avancent, portant
Sur leur front un rayon de lumière dorée
Et dans leurs cœurs émus un espoir enivrant.
Ah ! qu’ils sont beaux marchant à cette heure où le rêve
Descend des cieux avec le doux calme du soir !
Quand un astre se couche et qu’un autre se lève
Et qu’après les douleurs l’âme croit entrevoir
L’avenir rayonnant de promesses, de charmes !
Ou même le couchant plus que le jour vermeil !
Ton regard, Liola, brille à travers tes larmes,
Comme pendant la pluie, un rayon de soleil
Éclate en traits de feu sous chaque gouttelette.
Serait-ce donc pour toi l’arc-en-ciel des beaux jours
Qui, comme dans la nue, en ton œil se reflète ?
Et, toi, Lionel, tu ne peux souffrir toujours ?
Une ineffable paix semble d’en haut s’épandre
Sur tout ce qui s’endort, sur la terre et les flots :
Comment ne pas sentir cette bonté si tendre ?
Est-ce ta récompense ? Est-ce enfin le repos ?