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LIOLA

Portaient avec amour jusqu’à sa bouche rose
Comme un homme divin, mort sur un bois en croix.
Parfois sur sa figure, il voyait une lutte
Et, comme, le matin, l’ombre s’unit au jour,
Le nom des dieux se mêle à celui qui dispute
Dans son cœur indécis le droit à son amour.
De son éloignement voilà donc le mystère !
Voilà pourquoi toujours maintenant, loin des siens,
Elle murmure un nom qu’elle cherche à lui taire,
Et soupire, hésitante, après d’autres soutiens !

Quel autre spectre aussi devant ses yeux se dresse ?
C’est un visage pâle au long vêtement noir,
Avec un front sévère, un œil plein de tendresse.
On dit que sur ce sol il accourt pour asseoir
D’un dieu crucifié l’impérissable empire.
Son symbole déjà luit des glaciers du nord
Aux bords où le printemps sans cesse vient sourire.
Ce signe entre aujourd’hui, défiant, dans le fort