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LE SACRIFICE.

Lorsque son vol s’abat semblable à la colombe
Qu’un chasseur a blessé au sein des bois verdis,
Ah ! c’est que ce bonheur n’est qu’un riant mensonge,
Que son aile se heurte à la réalité !
C’est bien la voix des flots qui là-bas se prolonge
Et qui dans son oreille a, comme un glas, tinté…
Non ! ce n’est pas le ciel de sa chère Provence,
Son clair ruisseau qui court sous l’amandier fleuri,
Ce ne sont pas les lieux aimés de son enfance !…

Pourtant quelle nature à ses yeux a souri !
Le rivage escarpé de pins verts se parfume,
La chute devant lui dénoue au chaud soleil
Sa robe d’émeraude et de flottante écume,
Car de l’orient a jailli le jour vermeil :
Tout s’éveille et l’air frais frémit de chants et d’ailes.

Quelle est celle qui dort sous ces berceaux en fleurs ?
Ce n’est pas un enfant voilé de ses dentelles