Page:Marsollier et Chazet - Le joueur d'échecs, vaudeville en un acte, 1801.djvu/10

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NIGAUDIN.

Not’ maître, vous le verrez.

CASSANDRE, sans écouter.

Que j’aurais voulu examiner de près, admirer, étudier les ressorts !… prendre quelques leçons, devenir encore plus habile !

NIGAUDIN.

Je vous répète qu’il va venir. Le public le croit parti : c’est un secret qui n’est connu que de lui : il veut perfectionner son automate ; c’est pourquoi il a dit qu’il était malade, et qu’il retournait dans son pays ; ce qui fait qu’il va l’amener chez vous, où ce qu’il y restera tant que ça pourra vous amuser.

CASSANDRE.

Comment !… Mais à quoi tend tout ce verbiage ? Est-ce pour m’apprendre qu’il est encore à Paris ?

NIGAUDIN.

C’est ça.

CASSANDRE.

Que je le posséderais chez moi ?

NIGAUDIN.

C’est ça.

CASSANDRE.

Ah ! bonheur inattendu ! Que j’étais donc bête !…

NIGAUDIN.

C’est ça.

CASSANDRE.

De m’affliger quand j’étais prêt de jouir d’un plaisir si grand ; et que je n’osais plus espérer. Ah, ma fille !

ISABELLE.

Mais, mon père, je ne conçois pas la passion que vous inspire une chose aussi commune ?

CASSANDRE.

Commune ! un automate !