Page:Marsollier et Chazet - Le joueur d'échecs, vaudeville en un acte, 1801.djvu/20

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CASSANDRE.

Le pauvre garçon devient fou !

SCAPIN.

Vous voyez qu’il rêve encore. C’est un imbécille.

NIGAUDIN.

C’est-il pas un sort, que je n’aie pas pu trouver le bon endroit, et que je passe là pour un menteur ? Si ma joue pouvait parler ! Monsieur, je vous jure, comme voilà un automate.… Il rit encore : regardez-le donc, là !

SCAPIN.

Il a perdu l’esprit, il faut lui pardonner.

CASSANDRE.

J’y consens. Mais, drôle, si tu t’avises de me faire encore quelques contes sur l’automate, tu seras si bien puni.… L’imbécille ! lorsqu’il devrait se mettre à genoux devant !

NIGAUDIN.

Pour le remercier, peut-être ?

CASSANDRE.
AIR :

De cet admirable secret,
Moi, je suis vraiment idolâtre ;
Et je suis sûr qu’il charmerait,
S’il paraissait sur le théâtre.

NIGAUDIN.

D’un acteur et de son succès,
Je jouis mal, je vous assure,
Quand ses gestes sont des soufflets,
Quand la scène est sur ma figure.


Scène IX.

CASSANDRE, SCAPIN, LÉANDRE.
SCAPIN.
AIR :

En vain je voudrais le former,
Pour Thalie ou pour Melpomène ;
Puisqu’il ne peut pas s’exprimer,
Je perdrais mes soins et ma peine.