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Page:Marteilhe - La vie aux galères, 1909.djvu/145

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les galères de dunkerque

rons à partir à minuit, Monsieur, lui dis-je, et vous n’avez qu’à en faire autant. — Vous êtes fou, me dit-il. D’où vous vient cette frénésie ? — Je vous dis, répliquai-je, qu’à minuit précis, quatre chariots se trouveront à la Porte de l’Arsenal pour Charles Drelincourt
Portrait peint par W. Vaillant,
gravé par L. Visscher.
(Bibliothèque Nationale. Estampes.)
nous faire sortir par la Porte Blanche, qui restera ouverte à cet effet et vous continuerez à nous conduire jusqu’à Paris et nous livrerez aux prisons de la Tournelle pour y joindre la grande chaîne de Marseille. — Je vous dis, repartit-il, que vous êtes fou et qu’il n’y a rien de tout ce que vous venez de dire. J’ai été prendre les ordres de l’intendant à huit heures, comme j’ai coutume de faire, et il m’a dit qu’il n’y avait rien de nouveau. — Eh bien, Monsieur, lui dis-je, vous le verrez. »

Comme nous finissions ce discours, le laquais de l’intendant entra pour lui dire d’aller sur l’heure lui parler. Il ne tarda pas à revenir et entra dans notre chambre en faisant des exclamations et joignant les mains. « Au nom de Dieu, me dit-il, dites-moi si vous êtes sorciers ou prophètes. Je crois, cependant, que c’est Dieu qui vous favorise, car vous