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la vie aux galères
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renseignements qu’ils fournissent que quelques traits, grâce aux recherches de l’érudition[1].

Un des ancêtres de Jean Marteilhe était consul de Bergerac en 1563, lors de la plainte qu’élevèrent les consuls et le syndic de cette ville contre les exactions des soudards qui dévastaient la région[2].

En 1710, Jean Marteilhe et son compagnon de chaîne Bousquet informaient le consistoire de Rotterdam par lettre du 10 juillet que, pour 600 livres (273 florins), on pourrait les tirer de l’esclavage. Le magistrat, l’église d’Amsterdam et même le pensionnaire Heinsius conférèrent à ce sujet. C’était probablement une fausse espérance. D’ailleurs, certains blâmaient le rachat des galériens. La rigidité protestante le jugeait une faiblesse et aussi une faute de tactique. Court écrivait plus tard : « Si les commis de Versailles y avaient vu un moyen de s’enrichir, les galères eussent bientôt regorgé de plus de protestants qu’on n’eût pu en libérer[3]. » On ne se préoccupa donc que d’assurer la remise de secours aux galériens réformés, tandis que les intendants exerçaient leur police à découvrir les personnes qui visitaient et assistaient les forçats pour cause de religion.

S’il en faut croire M. Mestre, allié à une des arrière-petites-nièces de Jean Marteilhe, après sa libération, l’ancien forçat ne se fixa point à Amsterdam, mais établit une maison de commerce à Londres. D’après d’autres, il serait décédé à Cuylenberg en 1777, mais il semble y avoir ici confusion avec un autre Marteilhe, Daniel Marteilhe, marié à Lydie François en 1725[4].

Il semble par contre résulter d’une lettre d’août 1718 que Jean Marteilhe habitait Amsterdam à cette époque. Il écri-

  1. Possesseur d’un exemplaire des Mémoires qui avait fait partie de la bibliothèque de M. Bernus, j’ai pu mettre à profit les notes dont cet érudit avait chargé les gardes et les marges.
  2. Bulletin de la Société d’histoire du protestantisme français, XXIV, 186.
  3. Bulletin de la Commission pour l’histoire des Églises wallonnes, 2e série, III, 194, article de M. Mirandolle.
  4. Note de M. Bernus.