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les cévennes

niveaux magnésiens (dolomies) dans l’infra-lias, le bajocien et le bathonien. Le lias, argilo-calcaire surtout, est une fertile terre à froment ; les plateaux oolithiques, au contraire, sont stériles.

Voici la superposition générale des strates :

Infra-lias 
Rhétien. 
Calcaires capucins. — Arkoses.
Hettangien 
Calcaires jaunes. — Cargneules.
Lias 
Inférieur  
Sinémurien 
Calcaires à encrines. — Zone à Gryphaea obliq.
Moyen  
Liasien 
Calcaires et marnes. — Zone à Gryphaeus cym.
Calcaires bruns, Ammonites fimbriatus, ammonite marg.
Supérieur 
Toarcien 
Marnes et schistes bitumineux.
Oolithique inférieur 
Oolithique inférieur  
Bajocien 
Calcaires à fucoïdes.
Calcaires à entroques.
Dolomies caverneuses
Grande oolithe 
Bathonien 
Calcaires blancs. — Dolomies de 120 mètres d’épaisseur
Oolithique moyen 
Inférieur 
Callovien
Moyen 
Oxfordien 
Supérieur 
Argovien 
Zone à Ammonites polyplocus

Les causses de Sauveterre, Méjean, Noir et du Larzac, où les cañons ont pratiqué tant d’admirables coupes naturelles, sont essentiellement jurassiques. Ils reposent sur le lias, au sommet duquel jaillissent les sources ; toutefois le Tarn, la Jonte, la Dourbie, ne coulent sur le toarcien même qu’en des points très limités de leurs cours (Ispagnac, les Vignes, Meyrueis, Peyreleau, Nant, Millau). Le lias n’est découvert en larges surfaces qu’aux environs de Mende et sur le flanc sud-ouest du Larzac, de Millau à Lunas. Le bajocien et le bathonien, épais de 300 à 500 mètres, se composent d’une alternance de calcaires compacts, de calcaires marneux et de dolomies dont la puissance n’est pas partout la même. Il y a généralement deux zones de dolomies escarpées : l’une inférieure (bajocien), haute de 50 à 100 mètres au bord même des rivières, contenant les galeries inconnues des sources (les Douzes, Saint-Chély, Castelbouc, etc.); l’autre supérieure, séparée de la précédente par 100 à 300 mètres de calcaires en talus, haute elle-même de 100 à 200 mètres, très élevée au-dessus des rivières et formant le plus beau et le principal rempart continu des canons. (V. la gravure p. 109.) — Le callovien, peu épais, est très constant, comme l’a reconnu M. Fabre, et forme un précieux horizon d’ammonites. Il se distingue par sa disposition en corniche.

« Cette corniche qui surmonte toujours les dolomies bathoniennes, et aussi le contraste curieux qui existe entre les bancs réglés de l’oxfordien et les rochers massifs du bathonien, sont les deux traits distinctifs du profil des escarpements des Causses. » (G. Fabre.)

L’oxfordien, en effet, apparaît presque toujours en strates de calcaires gris, peu épaisses, disposées en retrait l’une au-dessus de l’autre, comme les marches d’un escalier. Il couvre presque toute la surface des quatre grands Causses : c’est la désagrégation de ces assises en petites plaquettes compactes et anguleuses qui rend si pénible la marche dans les « déserts de pierres ».

Sur le causse Méjean, le Mas-Saint-Chély, le Buffre, les Avens, Hures, sont au